Métiers du livre : édition, écriture, librairie, formation
20 Septembre 2019
La rentrée, odeurs de cartable neuf et premières feuilles mortes ? Dans le monde du livre, c’est plutôt entassement de cartons et espoirs de prix… mais pas uniquement!
Depuis que les éditeurs (à l’époque, surtout des hommes) revenaient de leurs vacances d’été loin de Paris des nouveautés plein les poches, l’habitude a été prise de vivre « la rentrée littéraire ». Cette année, sont annoncés 526 romans – je ne sais pas comment ni par qui ils sont comptés, ce qui fait grincer mon côté « je vérifie tous les chiffres que j’utilise ». Et d’ailleurs, est-ce que figurent dans cet inventaire Ce caillou dans ma chaussure de Silène Edgar ou Toxic saison 2 volume1 et Toxic saison 2 volume 2 de Stéphane Desienne ? Là non plus, impossible de vérifier.
Avec l’automne arrive également une pluie de prix : Goncourt, Renaudot, Femina, Interallié, etc. Les jurys ont croulé depuis le printemps sous une pluie de services presses, de rencontres, de discussions… Ont-ils lu chacun les 526 « romans de la rentrée » en plus de toutes les sorties de l’année ? Évidemment impossible – allez donc savoir comment sont établies les listes. Cette année, j’avoue que j’espérais voir figurer dans ne serait-ce qu’une de ces sélections le superbe titre d’Alain Damasio, Les Furtifs (éditions La Volte), chef-d’œuvre littéraire quant à la richesse de thématiques, le travail stylistique, l’exploitation incroyable de la typographie dans la narration… Bref, un roman-monde qui y aurait eu toute sa place.
Pour les modestes maisons d’édition qui ne peuvent entrer dans cette folle compétition (pouvoir envoyer des exemplaires gratuits à tous les « gros jurys » près de six mois avant la sortie du titre de la rentrée !), il existe le Prix Hors Concours. Cette année, nous y participons avec Gephyre pour la première fois, grâce au titre Scrops ! de Maëlig Duval. Il fait partie de la première sélection (40 binômes artiste-maison d’édition), et dans quelques semaines, nous saurons si Maëlig fait partie des finalistes… Je croise les doigts !
Cette frénésie se traduit en librairie par des quantités incroyables livrées par palettes – un véritable casse-tête au moment du rangement, et un dilemme cruel quand il faut choisir quels titres lire et donc conseiller.
Pour compliquer la chose, nous avons déménagé la librairie où je travaille cet été – ouverture le 20 août, inauguration hier soir… pile dans la rentrée. Malgré ce rythme fou (les sorties Gephyre + le déménagement de la librairie + la rentrée littéraire), j’ai réussi à lire quelques-uns des titres du moment, et pas qu’en imaginaire !
À la relecture, je m’aperçois que ces quelques lignes ne rendent pas du compte de l’enthousiasme joyeux qui porte cette nouvelle librairie. Rendez-vous compte : lors du déménagement, près d’une vingtaine de personnes s’étaient portées volontaires pour vider l’ancien local et porter des cartons de livres ! Et hier soir, le public pour l’inauguration était si dense que la cour intérieure ne suffisait pas à contenir tout le monde – la file d’attente de fidèles souhaitant saluer Christophe occupait aussi une partie du local ! Des moments vraiment émouvants que ceux-ci où l’on ressent profondément cette solidarité autour d’un projet commun, d’un lieu de vie culturelle.
Un des articles dans Ouest France : https://www.ouest-france.fr/bretagne/redon-35600/redon-la-librairie-libellune-ouvre-un-nouveau-chapitre-dans-la-grande-rue-6484891
Dans tout ça, il ne me reste pas beaucoup de temps pour écrire… Cet été, hormis la parution d’« Europe sur la rive » dans Europunk chez Realities.inc, il y a eu la correction d’une nouvelle à paraître d’ici la fin de l’année, ainsi que quelques timides avancées dans l’écriture du premier tome de la trilogie des Chroniques de la SADE (titre non définitif !) que nous travaillons avec Anthony Boulanger. En « fond de tâche », tournent également des phrases pour Palimpsestes sur la colline et pour Été 89, mais rien de concret. Sans doute pas encore prête pour ces deux-là. Rien ne presse.
Pour le plaisir, voici les premières chroniques d’Europunk dans La Grande Parade et Le Cri de l'Ormeau.
Peu de salons ou de festivals prévus, puisque mes samedis se déroulent désormais à la librairie. Toutefois, je serai aux Aventuriales (Ménétrol, 28-29 septembre) et à Scorfel (Lannion, 12-13 octobre) avec ma double identité d’éditrice sur le stand Gephyre et d’autrice avec Anacalypse et Europunk ; côté artistes de la maison : Marie-Catherine Daniel sera présente aux deux avec Rose-thé & gris souris, Silène Edgar marraine les Aventuriales où vous trouverez Ce caillou dans ma chaussure et où Stéphane Desienne fêtera la sortie de la saison 2 de Toxic, et Maëlig Duval est invitée à Scorfel avec ses Scrops ! Après ça, ce sera le temps des Utopiales de Nantes (31 octobre au 4 novembre) où nous déambulerons côté public pour encourager Silène.
Enfin, pour Anacalypse, peut-être une rencontre spéciale au printemps du côté du Cellier (44)… à suivre !